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Wednesday 26 January 2011

Plusieurs morts en Egypte, les manifestants scandent «Moubarak dégage»

Publié le 25.01.2011, 20h40 | Mise à jour : 26.01.2011, 00h14
LE CAIRE. MARDI 25 JANVIER. Près de 15000 manifestants sont descendus dans la rue ce mardi au cri de «Moubarak dégage».
LE CAIRE. MARDI 25 JANVIER. Près de 15000 manifestants sont descendus dans la rue ce mardi au cri de «Moubarak dégage».
| AFP PHOTO/MOHAMMED ABED

Après la Tunisie, l'Egypte semble elle-aussi parcourue par un vent de révolte. Comme les Tunisiens criaient il y a dix jours «Ben Ali dégage», des milliers d'Egyptiens sont descendus dans la rue ce mardi au Caire et dans plusieurs autres villes égyptiennes au cri de «Moubarak dégage».
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Ce sont les manifestations anti-gouvernementales les plus importantes depuis les émeutes de 1977 dans ce pays, le plus peuplé du monde arable (80 millions d'habitants). Selon les forces de sécurité, un policier aurait été tué après avoir été battu par des manifestants.

D'autres rassemblements ont eu lieu à Alexandrie mais aussi à Suez (nord) où deux manifestants sont décédés après des heurts marqués par des jets de pierres contre la police. Des manifestations ont également eu lieu dans de nombreuses villes du pays, de la Haute-Egypte au delta du Nil, en passant par le Sinaï.

La police disperse les manifestants


Partout, les manifestants ont fait référence à la révolte populaire qui a fait tomber mi-janvier le président tunisien après 23 ans de pouvoir. «Pain, Liberté, Dignité», scandaient certains, reprenant des slogans des manifestants tunisiens. «Moubarak dégage», criaient d'autres. Après une journée de rassemblement marquée par de nombreux heurts au Caire, les manifestants ont été dispersés par la police vers minuit (heure de Paris).

Faire de «la journée de la police» une «journée de révolte»

Le ministre de l'Intérieur, Habib al-Adli, a déclaré que les organisateurs des manifestations étaient «inconscients» et que les forces de l'ordre étaient «capables de faire face à toute menace».

Plusieurs groupes de militants pour la démocratie avaient appelé à descendre dans la rue pour faire de mardi, officiellement «Journée de la police», une «Journée de révolte contre la torture, la pauvreté, la corruption et le chômage».

L'idée a été fortement relayée, en particulier auprès des jeunes, à travers les réseaux sociaux sur internet. Sur Facebook, plus de 90 000 personnes s'étaient déclarées prêtes à manifester. Mais un site américain spécialisé a annoncé que le site de micro-blogs Twitter était inaccessible depuis l'Egypte mardi.

Au Caire, environ 15 000 personnes ont manifesté dans plusieurs quartiers, notamment aux abords des bâtiments officiels du centre-ville, selon les services de sécurité. La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour tenter de disperser les manifestants.

«Moubarak dégage, tu es injuste, tu nous affames, tu nous tortures dans tes commissariats, tu es un agent des Américains», lançait une mère de famille venue manifester dans le quartier de Mohandessine, dans l'ouest du Caire, un drapeau égyptien à la main.

Pour , le gouvernement est «stable»

D'autres manifestants prenaient d'assaut les caméras des télévisions étrangères avec le même mot à la bouche ou sur des pancartes: «dégage».

La foule est plutôt jeune, largement mobilisée au travers d'internet et des réseaux sociaux comme Facebook. Les messages sur téléphone ont aussi beaucoup contribué à la mobilisation.

Le secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a toutefois assuré depuis Washington que le gouvernement égyptien, ferme allié des Etats-Unis au Moyen-Orient, était «stable».

Plus de 40% de la population égyptienne vit avec moins de deux dollars par jour et par personne. Plusieurs immolations par le feu ont eu lieu ces derniers jours, rappelant celle d'un jeune Tunisien qui avait déclenché la révolte dans son pays.

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